l 'arcane xv : le diable -
- l 'arcane xv : le diable - Avec le diable, on va prendre conscience du réel et plus précisément de la matière. Les triomphes forment une roue de la création. Dans cette roue, le diable correspond au moment où on touche le fond. La matière est omniprésente mais elle n'est pas encore animée de son feu sacré. Elle se révèle alors à l'être comme une prison. On cherchait le confort de la matière, on pensait l'avoir trouvé dans un certain équilibre avec la tempérance (carte précédente) et soudain les murs sont trop proches et la porte.. absente. Avec le diable on découvre l'enfermement de ce monde. Commençons par observer la carte. Un personnage, le diable, mélange chimérique d'homme et de bêtes. Sexe d'homme et poitrine de femme, visage dans le ventre, yeux dans les genoux, flambeau à la main gauche. Le diable parle d'abord de l' animal qui nous gouverne. Le corps a pris le dessus. si c'est ( seulement) le ventre qui parle alors on vit sans esprit. (sexualité sans amour, mais aussi dépendances, avidité). Seuls les besoins primaires sont assouvis, et les appétits gouvernent, teintés d'émotionnel. (l'eau en arrière plan). C'est la carte des obsessions, des dépendances mais aussi de la survie. Deux humanoï
des sont attachés, comme tenus en laisse à la base d'un socle ayant l'apparence d'une coupe. Dépendre de ses pulsions, ou de la matérialité sans clarté, c'est vivre dans une prison sans fenêtre. La carte parle de ce qui nous attache. Avidité, dépendances (argent, alcool, drogues, sexe) mais tout ce qui est également vide d'esprit ( ou de lumière ... mettez le mot qui vous convient): l'administratif excessif, la violence vide, les lois arbitraires, le dogme, les rituels sans le sacré. Le diable correspond à la lettre hébraïque Samech. Celle ci évoque l'ourobouros, mais aussi un soleil ou une roue ayant perdu son centre. Si tu n'est pas dans ton axe, si tu n'as pas cette ouverture intérieure qui te relie à l'esprit, tu ne pourras parer les coups du réel.
Le diable tient un flambeau, en référence à Lucifer « Lux Ferre » le porteur de lumière. Il est ange, mais, déchu car il tourne le dos à la lumière. Il s'agit ici de faire l'expérience de l'ombre portée. Pas de clarté sans prise de conscience du réel, brut, solide, attachant, enfermant. « Pour faire des miracles, il faut comprendre l'enfermement. » L'apprentissage (on l'entend comme on veut) sera de se retourner ensuite pour faire de nouveau face à la lumière, ce sera l'étape de la réconciliation. Dés la carte suivante, avec la maison dieu, l'esprit viendra frapper la matière et amorcer la remontée. Mais pour l'instant avec le diable, comme dirait Lacan, « le réel c'est quand on se cogne ».
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